Une maison vocationnelle à Trois-Rivières

16/09/2013 11:20
 
Publié le 06 mai 2013 à 07h57 | Mis à jour le 06 mai 2013 à 07h57

 

Une maison vocationnelle à Trois-Rivières

 
 
 
 
 
Louise Plante
Le Nouvelliste
 

(Trois-Rivières) Dans la longue lettre de huit pages que l'évêque de Trois-Rivières, Mgr Luc Bouchard, a fait parvenir aux fidèles de son diocèse, on lit qu'il suggère de promouvoir en tout temps les vocations sacerdotales non seulement par ce qu'il appelle «une pastorale renouvelée» mais aussi par la mise sur pied de services vocationnels spéciaux.

Pour y arriver, il compte mettre sur pied à Trois-Rivières une maison de cheminement spirituel pour les jeunes gens, en espérant que cela en mène quelques-uns «au ministère presbytéral».

 

En entrevue avec Le Nouvelliste, l'évêque parlait d'une maison de cheminement spirituel avec encadrement spirituel, c'est-à-dire un milieu où on peut approfondir sa foi et peut-être déboucher sur une vocation. «C'est quelque chose qui n'existe pas à ce niveau-là.»

 

 

Lorsqu'on fait un parallèle avec un séminaire, l'évêque précise qu'il s'agit-là d'endroit où l'on entre de plain-pied dans une direction vocationnelle, ce qui ne sera pas le cas de la future maison. «Ce sera plutôt un endroit pour essayer de discerner où l'Esprit les appelle dans la vie.» Mgr Bouchard dit qu'il a encore quelques pièces à poser avant de pouvoir faire une annonce officielle, «mais que ça s'en vient bien.»

 

Depuis son arrivée à Trois-Rivières, le nouvel évêque dit avoir pris le temps de faire une visite pastorale de tous les coins de son diocèse qui compte 86 lieux de culte, 62 paroisses et cinq dessertes. Ces visites se poursuivent toujours d'ailleurs.

 

Il confie avoir ressenti beaucoup d'inquiétude chez ses paroissiens et même une certaine désespérance. Pire, écrit-il dans sa missive, il n'a pas vu de vision d'avenir qui serait un fil conducteur qui unirait les actions. L'homme d'Église dit aussi avoir été un peu agacé d'entendre souvent l'expression «gérer la décroissance».

 

«Cette expression, si elle tentait de décrire le ministère épiscopal qui m'incombait, ne me plaisait pas beaucoup. Mon ministère ne pouvait et ne peut s'identifier à gérer une décroissance mais plutôt à être le témoin de la foi et à stimuler et encourager la croissance de la foi que Dieu seul peut susciter», écrit-il.

 

Cela dit, ce dernier dit rester réaliste puisqu'il ne peut nier que les ressources diminuent. Le diocèse compte en effet 33 prêtres responsables de paroisses ou de dessertes (curés, modérateurs, administrateurs paroissiaux ou desservants) dont l'âge s'échelonne entre 47 et 90 ans pour une moyenne de 72 ans. Il n'y a que huit prêtres de moins de 70 ans.

 

Par ailleurs, note l'évêque, le diocèse bénéficie de l'aide de prêtres membres d'institut de vie consacrée ou de prêtres venus d'autres diocèses qui ont aussi charge de paroisse ou de desserte. Leur moyenne d'âge est toutefois plus élevée (76 ans) sauf pour les jeunes prêtres venus de l'étranger.

 

Même si les prêtres peuvent compter sur de l'aide: un vicaire, auxiliaires ou collaborateurs, il faut aussi se demander pour combien de temps encore car, là aussi, la moyenne d'âge est très élevée et atteint 76 ans pour les prêtres diocésains, 77 ans pour les prêtres venus d'ailleurs. Pour les prêtres membres d'institut de vie consacrée, la moyenne est de «seulement» 67 ans.

 

Beaucoup, souligne l'évêque, tiennent bon au prix de leur santé. Et comme si ce n'était pas suffisant, il faut aussi reconnaître que tant au niveau des agentes et agents de pastorale qu'au niveau des diacres, la relève se fait rare et que tous avancent en âge.

 

Mgr Bouchard reconnaît qu'avant son arrivée, de réelles tentatives de solutions ont été menées (remodelages de paroisses, vente d'églises, arrivée d'un clergé de l'extérieur) mais que le succès n'a pas été celui attendu sinon de secouer «des énergies dormantes». De nombreux laïcs se sont en effet engagés dans la vie de leur paroisse.

 

Toutefois, le travail et l'animation non seulement de l'ADACE par des laïcs mais aussi la prise en charge de communautés paroissiales par ces derniers et la nomination d'agents de pastorale, la création d'équipes pastorales et de trios pastoraux n'ont pas été accueillis partout avec le même enthousiasme.

 

Même s'il salue tous ces efforts, l'évêque écrit que l'impression de déstabilisation demeure toujours et que l'inquiétude d'unavenir incertain des paroisses persiste.

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